Top d’or, les nouveaux trophées de la musique ivoirienne
Les artistes ivoiriens enfin récompensés chez eux

Abidjan jeudi 5 août 2004, par Falila Gbadamassi

 Les Top d’or, les trophées de la musique ivoirienne, initiés par « le magazine du showb-biz et de la mode », Top Visages, ont eu lieu le 30 juillet dernier. Une première depuis plus de quinze ans. Grâce à cet événement, on ne devrait plus dire des artistes ivoiriens qu’ils « ne sont pas prophètes chez eux » !

Près de 1 500 spectateurs ont assisté aux Top d’Or, les trophées du showbiz mais surtout de la musique ivoirienne, édition 2004, le 30 juillet dernier, au Palais de la Culture d’Abidjan. Une manifestation de ce type n’avait pas eu lieu depuis près de quinze ans. L’instigateur de l’événement n’est autre que l’hebdomadaire dédié au showbiz en Côte d’Ivoire, Top Visages. Le trophée du Meilleur artiste ivoirien de l’année est revenu au groupe Les Garagistes dont l’ancien sociétaire, Soum Bill a reçu, lui, la récompense du Meilleur artiste zouglou. La Meilleure artiste ivoirienne 2003 est Sidonie la Tigresse, interprète traditionnelle très appréciée du public ivoirien. La chanteuse, absente de la cérémonie, a également été primée dans sa catégorie (Meilleur artiste d’inspiration traditionnelle).

Le talentueux O’nel Mala a été distingué, quant à lui, dans la catégorie musique religieuse. Dans celle de la variété, Joelle C. a ravi la palme à de grandes pointures de la musique ivoirienne comme Meiway, Aicha Koné, Chantal Taïba ou encore Gadji Celi, le footballeur-chanteur. L’homme de média et directeur des programmes de Radio Nostalgie Côte d’Ivoire a reçu le trophée de L’homme le plus élégant de l’année et Adama Dahico, celui de Meilleur humoriste de l’année. Alpha Blondy, Magic System, Aïcha Koné, Bailly Spinto, Marcelin Yacé, à titre posthume et la comédienne Akissi Delta, ont reçu des prix spéciaux pour leur contribution au rayonnement de la musique et de la culture ivoirienne. Le doyen Amédée Pierre est reparti avec un prix d’honneur.

Une première réussie

Huit trophées musicaux ont été distribués lors de cette soirée que les observateurs ont jugé « réussie », un bon présage pour l’événement qui se veut annuel. Et pari tenu pour les responsables du magazine Top Visages qui souhaitaient combler une lacune. « Nous trouvions dommage que depuis quelques années, avec la disparition du référendum d’Ivoire Dimanche (magazine culturel, ndlr), les artistes ivoiriens ne soient pas récompensés, chez eux, pour leur travail. Alors qu’ils sont distingués à l’étranger. Il était inadmissible qu’il n’y ait pas de trophées de la musique ivoirienne à l’instar de ce qui se fait dans la sous-région. D’autant plus que la Côte d’Ivoire est une plaque tournante de la culture en Afrique », explique Jocelyne Tonga Behi, responsable commerciale de la publication.

Les nominés aux Top d’Or ont été choisis par voie référendaire par les lecteurs de Top Visages. De septembre 2003 à janvier 2004, ils ont été près de 15 000 à désigner par courrier et sur Internet, les cinq meilleurs artistes dans chaque catégorie. La rude tâche de les départager est revenue à un jury de six membres composé de spécialistes de la musique et de la culture ivoirienne et africaine. On comptait, parmi eux, Robert Brazza, animateur sur Africa n°1, Georges Taï Benson, grand homme de média ivoirien, Marie-Thérèse Pango, directrice de l’Ecole nationale de musique (l’une des cinq structures de formation de l’Institut national supérieur des Arts et de l’action culturelle en Côte d’Ivoire) et Kéké Kassiry, chanteur. Top Visages, tiré à 41 000 exemplaires et distribué dans la partie « non occupée » du territoire ivoirien, a fêté, en décembre 2003 sa première décennie d’existence. Une conférence de presse est organisée à Abidjan, vendredi 6 août, pour présenter les lauréats des Top d’Or.

 extrait de : http://www.afrik.com/article7514.html

 

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    Zouglou, dix ans déjà !    (1991-2001) 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dix ans du Zouglou ça "réussit" toujours !

Epiphénomène à ses débuts en une véritable déferlante. Depuis dix ans, ce rythme dicte sa loi aux autres musiques Ivoiriennes. Au point même de devenir Inconfortable.

Origine du Zouglou
En enclenchant le mouvement en 1991 Bilé Didier et ses amis du groupe "Les Parents du Campus" ne s'attendaient certainement pas à une telle longévité du Zouglou. Le rythme, inspiré des revendications estudiantines est une des conséquences de la liberté d'expression née de la vague du multipartisme qui a secoué le continent africain en 1990.
Intelligemment Bilé Didier et son groupe vont adapter les chansons d'animation au contexte pour en faire une musique de contestation aux pouvoirs publics actuellement indexés, on brandit le chapelet de revendications pour l'amélioration des conditions d'étude et de vie au campus universitaire. Pour simple coup d'essai il donne l'album "Gboglo Koffi" et la chanson éponyme bouleverse la donne musicale. L'oeuvre défraie la chronique et pulvérise les records: on parle de plus de 90.000 cassettes audio vendues en moins de 3 mois; ce succès incroyable crée un déclic. On assiste alors à la renaissance d'une cinquantaine d'autres groupes.

Porte étendard de la musique Ivoirienne
Le succès des "Parents du Campus" a connu un engouement tel qu'on voit naître une multiplicité de groupes. On citera entre autre les groupes Zougloumania, System Gazeur, Esprit de Yop... etc. Cet échantillonnage est représentatif de la nouvelle génération d'artistes ivoiriens s'inspirant des tribulations de la société Ivoirienne pour interpeller les consciences. Ainsi seront servies les chansons parfois caustiques, satiriques avec un langage de fait du compromis. Avec les
Salopards, auteur d'un album aux textes incisifs sorti en 1997, le Zouglou prend des allures d'un mouvement de plus en plus militant.
"Bouche B", titre de l'opus, est une sorte de chronique de la cité qui met a l'index les maires d'Abidjan. Le prétexte tout trouvé: l'insalubrité criarde de la ville.
Avant les
Salopards, les Poussins Chocs donne une autre dimension au Zouglou avec l'album "Asco-Kotoko". Une façon pour eux d'édulcorer la tension qui avait entraîné le conflit meurtrier entre ghanéens et ivoiriens après le match de football entre l'Asec et le club ghanéen de l'Ashanti Kotoko.

En dépit du foisonnement de rythmes dérivés, le Zouglou tient bien le haut du pavé. Ce rythme auquel certains avaient prédit une mort instantanée est bel et bien vivant. Mieux, le Zouglou a réussi à contester l'hégémonie des autres musiques venues d'ailleurs.

extrait de "ivoire-music.com"

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 La musique ivoirienne 

D'Ernesto Djédjé à Magic Systèm en passant par Les Garagistes, Aïcha Koné, Antoinette Konan, Woya, Meiway, Mahawa Traoré les Go…, le concept de la musique Ivoirienne c'est toujours distingué par l'originalité des pas de danse et la pertinence des messages véhiculés. Des spécificités qui ont de la Côte d'Ivoire, d'Abidjan singulièrement, la vitrine musicale de l'Afrique de l'Ouest et le carrefour incontournable du Show biz continental.

En vérité, la musique Ivoirienne est aujourd'hui une réalité incontournable en Afrique. Et ce malgré la crise socio politique qui secoue ce pays depuis le 19 septembre 2002. Au début des années 60, la musique ivoirienne n'était pourtant que le cliché des autres musiques notamment française. C'est pourquoi au début des années 70, on a assisté à un flux massif des artistes africains en Cote d'Ivoire, une passerelle vers le show biz international. Cette situation s'explique non seulement par la précarité de la "musique ivoirienne", moins agressive, mais aussi par l'existence des structures de production adaptée au besoin des artistes.

Ce qui a abouti à un brassage et constitué une source d'inspiration pour la jeunesse ivoirienne. Ainsi, elle connaîtra son essor au début des années 80 avec l'Orchestre Universitaire d'Abidjan (O.U.A) et les Woya.

La force de ce concept repose surtout sur la créativité des jeunes qui ont plusieurs opportunités de mesurer leur talent. Une jeunesse qui n'hésite pas à aller puiser aux sources traditionnelles pour s'ouvrir des brèches originales vers la scène musicale nationale et internationale. Une audace qui est la base des rythmes à succès comme le Ziglibiti, le Zouglou, le Zogoda et, depuis quelques temps, le Mapuka.

Des rythmes qui s'inspirent surtout de l'environnement, des aspirations et frustrations de ces jeunes artistes. Qui est ce jeune qui n'a pas une fois vécu l'histoire du "Premier Gaou"? D'où également toute la pertinence des messages qui accrochent sans jamais donner envie de décrocher pour s'évader vers d'autres plages musicales.

Originalement métissé, arrangé avec maestria, et véhiculée par des talents ambitieux qui n'hésitent pas à fracasser les portes, la musique Ivoirienne est aujourd'hui parvenu à se faire une place très enviée au soleil.

extrait de "ivoire-music.com"

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